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Extraction de sable en baie de Lannion

Le groupe de travail commun entre le Comité Local des Pêches Paimpol-Lannion (CLPMPL) et le Comité Départemental des Pêcheurs Plaisanciers (CD22) a organisé une réunion d’information le 7 octobre 2010 à Trébeurden sur le projet d’extraction de sable en baie de Lannion.
Participation supérieure aux attentes (environ 70 participants). Les soumissionnaires du projet étaient présents.
Le maire a souhaité la bienvenue à tous les participants. Il a rappelé que l’enquête d’utilité publique se déroulera du 25 octobre au 25 novembre 2010

Laure Robigo, ingénieur halieutique au CLPMPL a présenté les résultats de l’enquête d’impact du projet d’extraction de sable sur la pêche professionnelle, tout particulièrement pour les pêcheurs locaux. Elle est basée sur les chiffres de capture déclarés par les bateaux aux autorités maritimes. Il en resort que la zone est essentielle pour les lançons, qui eux servent d’appâts pour la pêche des différentes espèces , en particulier le bar. Cette zone est incontestablement essentielle à l’équilibre financier de l’activité des pêcheurs locaux (globalement entre 30 et 50% des prises ).

Les professionnels confirment le rôle clé de la zone pour leur activité, et indique que les chiffres de capture donnés peuvent être doublés pour tenir compte des prises des pécheurs du Finistère sur la zone.
Malheureusement le financement de l’enquête du Comité Local des Pêches ayant été fourni par la société soumissionnaire, les chiffres ne peuvent être largement diffusés sans leur autorisation. A ce moment nous n’avons pas été autorisés à en faire état.

Odile Guérin présente les aspects géologiques de l’Ile Grande à la baie de Lannion. Elle explique les phénomènes d’érosion et l’origine des sables locaux et insiste sur la nécessité de ne pas sacrifier les ressources en sable actuellement disponibles.

Suite à des questions des participants, le responsable de la société soumissionnaire, AGRIVA, explique le projet d’un point de vue commercial et de l’exploitation du site.
Quelques échanges tendus avec les pêcheurs professionnels et des participants montrent que AGRIVA n’a pas répondu aux inquiétudes des personnes présentes.
De nombreux points restent sans réponse (retombées du sable en suspension, impact sur la faune et la flore, temps de présence et de pompage sur site, impact sur la navigation, les bateaux de pêche et la plaisance...).
Le risque est de perdre des emplois locaux, ceux des pêcheurs professionnels en tout premier lieu, de détruire la faune et la flore marine dans un espace situé entre 2 zones protégées (Natura 2000) pour des profits temporaires vers des utilisateurs éloignés, et AGRIVA bien sûr.
Il est dommage que les évaluations d’impact indépendantes sur des zones actuellement en exploitation ne soient pas disponibles ou pas communiquées (Par exemple La Horaine en baie de Saint Brieuc).
Reste maintenant à voir les documents de l’enquête publique qui se déroule du 25 octobre au 25 novembre 2010.

En l’état des informations disponibles, et dans une situation de rétention d’informations, il serait bon que le principe de précaution, si souvent mentionné par nos politiques, soit retenu par l’administration et les décideurs.